Quelques on-dit sur Facebook à l’épreuve des données d’enquête.

jeudi 28 juin 2012, par Adrien Souquet, Sylvain Dejean

L’observatoire s’est intéressé lors de sa dernière enquête aux habitudes des Bretons sur les réseaux sociaux.
95% des Bretons inscrits sur un réseau social sont inscrits sur Facebook. Nous cherchons ici à répondre à certains préjugés que l’on peut se faire sur les "Facebookers".

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Les personnes qui sont souvent sur Facebook ne sont pas très sociables

METHODE Pour vérifier cette hypothèse, nous disposons pour chaque interrogé de la fréquence à laquelle il sort au cinéma ou en concert, rencontre ses amis ou s’implique dans une association. Ces éléments permettent d’évaluer un potentiel de « sociabilité » qui, s’il n’est pas parfait, donne à voir grâce à son prisme varié la capacité d’un individu à évoluer en société.

METHODE Ensuite, nous connaissons la fréquence à laquelle un individu se connecte sur Facebook, si bien sûr il y est inscrit. Il est alors possible de comparer les habitudes sociales de ceux qui s’y rendent quotidiennement et de ceux qui ne s’y rendent que de temps en temps.

RÉSULTAT Cette hypothèse est fausse : une personne qui va très souvent sur Facebook dispose d’une vie sociale tout aussi développée qu’une autre personne s’y rendant moins fréquemment. Elle n’est toutefois pas plus développée : aucune différence significative n’est observable en termes de fréquence de sorties entre les addicts et les occasionnels.

REMARQUE Quelques éléments permettent de les différencier. Ainsi, toutes autres choses égales par ailleurs, une personne se rendant régulièrement au théâtre est moins susceptible d’aller tous les jours sur Facebook. Mais il s’agit là d’une activité peu fréquente et qui ne permet de distinguer que quelques individus.

On discute surtout avec ses proches sur Facebook

METHODE Nous avons demandé à chaque personne inscrite sur le réseau social à quelle fréquence elle échangeait avec sa famille, ses amis proches, ses « simples connaissances », etc. Un échange peut aussi bien être un message envoyé qu’un commentaire. Il est alors possible de déterminer quelle part de nos échanges totaux est associée à chacun de ces groupes.

CHIFFRE Environ 70% de nos échanges en moyenne se font effectivement avec des proches, c’est-à-dire faisant partie de la famille ou des amis. On note tout de même que 17% des Bretons inscrits sur Facebook déclarent échanger « souvent » avec de simples connaissances. Plus encore, 4% indiquent le faire avec des personnes qu’elles n’ont jamais rencontré.

Les jeunes ne se soucient pas de leur vie privée sur Facebook

CONSTAT Les jeunes (de 15 à 29 ans) sont ceux qui mettent le plus souvent à jour leur statut Facebook. 39% d’entre eux alimentent leur page personnelle au moins une fois par semaine, tandis que ce chiffre est de 22% pour les plus de 30 ans. Aussi garde-t-on l’image d’une catégorie d’âges qui divulgue beaucoup d’informations (par exemple des photos), sans se préoccuper de qui pourrait y avoir accès et de cette façon peu soucieuse de sa vie privée.

METHODE Nous avons demandé à tous les inscrits sur Facebook s’ils avaient réglé eux-mêmes leurs paramètres de confidentialité. Nous avons aussi demandé s’ils étaient satisfaits de la protection de leur vie privée sur le site.

RESULTAT Deux éléments vont à l’encontre de cet a priori. Tout d’abord ce sont les plus jeunes qui règlent le plus souvent leurs paramètres de confidentialité : 93% des 15 à 29 ans l’ont fait, contre 72% pour les plus de 30 ans. Second élément d’importance : 40% d’entre eux ne sont pas satisfaits de la protection de leur vie privée sur ce site. Ce décalage entre le fait d’avoir réglé soi-même ses paramètres de confidentialité et le fait d’en être tout de même insatisfait est véritablement symptomatique d’une réelle prise de conscience quant au respect de leur vie privée et le manque à ce niveau-là d’un site tel que Facebook.

Les gens qui mettent souvent à jour leur statut ont plus d’amis

RÉSULTAT C’est un fait qui est relativement bien montré par nos chiffres :
- 24% de ceux qui ont moins de 100 amis mettent à jour leur statut au moins une fois par semaine,
- 40% de ceux qui ont entre 100 et 200 amis le font à cette fréquence,
- et ce chiffre est de 53% pour ceux qui ont plus de 200 amis.

REMARQUE Attention il ne faut pas en déduire que mettre plus souvent votre statut à jour vous fera avoir plus d’amis ! Il s’agit ici d’une corrélation, c’est-à-dire d’un lien entre 2 variables. Il n’est pas démontré de relation causale.

Les gens qui mettent souvent à jour leur statut sont satisfaits de la protection de leur vie privée

RÉSULTAT C’est un élément plutôt attendu qui est bien observé dans nos données. 80% des gens qui postent tous les jours sur Facebook sont satisfaits de leur vie privée, contre 64% chez ceux qui postent moins souvent. Encore une fois la relation causale n’est pas démontrée et il ne faut pas en déduire que les insatisfaits font moins de mises à jour parce qu’ils ne se sentent pas assez protégés. Néanmoins, comme il a été indiqué précédemment avec les plus jeunes, l’insatisfaction reste forte même chez ceux qui alimentent fréquemment leur statut ou qui ont réglé eux même leur paramètres de confidentialité.

*Les résultats sont tirés de l’enquête téléphonique menée, au mois de février 2012, sur 2000 Bretons âgés de 15 ans et plus. La représentativité est assurée par des quotas sur l’âge, le sexe, la catégorie socioprofessionnelle, ainsi que la taille d’unité urbaine, le tout pour chacun des 4 départements de Bretagne.

À propos

Types de publication : Données d’enquêtes