Dans le cadre de la préparation du questionnaire 2013 adressé aux collectivités bretonnes, réalisé par l’observatoire du GIS M@rsouin 5 mairies ont été rencontrées durant les mois de février et mars 2013. L’objectif était d’actualiser nos connaissances sur les réalités en mairie concernant les équipements en technologies de l’information et de la communication et leurs usages.
Cet article vise à présenter et analyser les résultats issus de ces rencontres. L’anonymat des personnes et des structures est conservé. La faible taille du corpus ne permet pas de généraliser les informations produites, mais permet de dégager une première impression de la réalité pratique en mairie.
Nous avons choisi de rencontrer des mairies de communes de 1000 à 2000 habitants, disposant d’un site Web. En effet, la majorité des communes bretonnes (65%) a moins de 2000 habitants et parmi celles-ci 49% disposent d’un site web. La présence d’un site Web est signe d’un certain niveau d’investissement dans l’appropriation des usages des TIC (technologie de l’information et de la communication) par la mairie.
En termes d’équipement, les mairies rencontrées ont toutes des ordinateurs et un accès à Internet. Pour certains élus, les ordinateurs peuvent être partagés : les élus assurant des permanences ne sont pas présents à leur bureau tous les jours de la semaine, ils s’organisent donc pour utiliser un ordinateur commun. Les mairies sont équipées de logiciels métier, et les salles de réunion de vidéoprojecteur. Un des enjeux en termes d’équipement numérique est celui des écoles où les besoins en matière d’outils numériques performants (ordinateurs, logiciels, imprimantes, tablettes…) pour les activités pédagogiques s’expriment fortement.
On relève que, malgré des efforts observables de dématérialisation, le domaine des procédures administratives reste profondément associé au support papier. Parfois, la procédure n’a de valeur juridique que si elle a été imprimée et signée de manière manuscrite.
A propos du site Web : c’est l’outil numérique développé par les mairies pour informer ses administrés, communiquer sur l’actualité de la commune et orienter vers des services pratiques. Le bulletin municipal reste néanmoins l’outil de communication privilégié des mairies.
Une mairie n’évolue pas dans un environnement territorial cloisonné. Outre ses administrés, elle est entourée d’autres mairies, fait partie d’un EPCI, appartient à un département, à une région. Les mairies s’observent et se comparent entre voisines, entre communes de même taille. Il existerait ainsi une certaine émulation stimulant le développement des équipements et services communaux .
L’entourage administratif peut aussi parfois contraindre au développement de démarches dématérialisées. Les mairies ont l’obligation de s’adapter au fonctionnement de leurs partenaires et doivent apprendre à utiliser de nouveaux outils.
Dans toutes les mairies rencontrées, le numérique, au-delà de son aspect contraignant, était perçu comme quelque chose qui s’apprend, qui n’est pas insurmontable et relève de l’adoption de nouvelles habitudes. Bien qu’il y ait un coût d’entrée dans le numérique, les gains perçus sont suffisamment importants pour qu’il y ait une certaine motivation à la formation et à l’usage des technologies numériques.
Certaines mairies sont séduites par ses potentialités et souhaitent en faire bénéficier leur collectivité et leurs administrés. Il est ainsi ressorti un besoin d’adapter les solutions numériques modernes aux besoins des collectivités.
Ces rencontres ont permis d’identifier des indicateurs de développement des TIC afin d’affiner le questionnaire élaboré pour la phase quantitative de l’étude. Les mairies perçoivent des gains potentiels associés aux TIC et ont la volonté de les développer, à la fois pour elle-même et pour les administrés. Enfin ces interviews ont permis de prendre conscience de l’effet de rupture que représente chaque élection municipale dans l’adoption et les usages des TIC en mairie. Chaque élection est un grand moment de la vie municipale et occasionne un renouvellement de l’équipe. Celle-ci peut lancer de nouveaux projets concernant les TIC ou occasionner des changements organisationnels conséquents.
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