Résumé : L’objet de cette étude est d’évaluer les effets de l’Hadopi (Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la protection des droits sur Internet) sur les pratiques de consommation d’œuvres musicales et audiovisuelles. [1] L’Hadopi peut avoir potentiellement trois types d’effets : des effets informationnels (par un travail de sensibilisation et de pédagogie auprès des internautes), des effets dissuasifs (à travers la surveillance des réseaux de partage et l’envoi l’avertissements) et des effets incitatifs (en promouvant les offres légales). A partir d’une enquête réalisée en 2012 auprès d’un échantillon représentatif de 2000 internautes français, nous montrons que l’Hadopi n’a pas eu les mêmes effets sur les pratiques de consommation en ligne de musique et de vidéos (films et séries). Nos résultats suggèrent l’existence d’effets dissuasifs et informationnels sur l’acquisition illégale de musique, alors que les effets seraient d’ordre incitatif et informationnel pour les films et séries. Ces effets distincts pourraient s’expliquer à la fois par des différences d’attitudes des internautes vis-à-vis du piratage d’œuvres musicales et audiovisuelles, et par des différences de qualité ou d’attractivité dans les offres légales de musique et de vidéos sur Internet.
Mots clés : piratage numérique, peer-to-peer, Hadopi, filière musicale, filière audiovisuelle.