Technologies de l’Information et de la Communication, TPE (artisanat), secteur économique, enquête statistique.
Cet article présente les résultats d’une enquête réalisée auprès des entreprises artisanales de Bretagne sur leurs relations aux TIC (enquête par téléphone, 2500 réponses, entre mai et juin 2006).
Nous y étudions les facteurs expliquant l’équipement (et le non-équipement) en objets TIC dans ces TPE. Après avoir présenté une typologie de ces entreprises basée sur leurs caractéristiques d’équipements et d’usages, nous montrons, par une analyse économétrique (Logit) que les facteurs individuels (compétences de l’artisan) sont plus déterminants que les facteurs économiques (secteurs...) dans le choix de s’équiper.
ABSTRACT.
This paper presents the results of a survey addressed to Breton craft firms about their equipment and their use of ICT, in May and June 2006 (phone calls, 2500 answers). In it, we study the factors explaining the fact that these very small firms are (or not) equipped. First we propose a typological presentation of these firms, typology based on the characteristics of their ICT equipment and uses. Then, via a logit model, we show that individual factors (skills of the craftsman...) determine more the equipment that economics factors (like the industry).
Keywords : Information and Communication Technologies, Very Small Firms (handcraft), industry, statistical analysis.
Introduction.
« La mise en place par le ministère de l’Economie, des finances et de l’emploi d’un plan d’action TIC-PME 2010 a pour objectif de renforcer la compétitivité des PME par un meilleur usage des technologies de l’information et de la communication (TIC). Le retard d’investissement des entreprises dans les TIC, notamment pour les Petites et Moyennes Entreprises génère en effet un retard pour notre économie qu’il convient de combler. » (plan TIC-PME 2010, Ministère de l’économie, des finances et de l’emploi).
Non seulement les TIC ne sont pas un simple outil, mais élément central dans les organisations (Venkatraman 1995), engendrant, si elles ne sont pas adoptées, des pertes de compétitivité pour les entreprises.
Ce jugement est sans doute excessif, car sinon les deux-tiers des entreprises artisanales bretonnes qui ne sont pas connectées à Internet (sans parler du tiers qui n’utilise pas d’ordinateur) auraient dû disparaître.
Le propos de cet article est de tester les raisons de l’appropriation (et de la non-appropriation) des TIC par les TPE.
Pour cela, nous utilisons les réponses à une enquête que nous avons menée en coopération avec la Chambre Régionale de Métier et de l’Artisanat de Bretagne, auprès d’un échantillon représentatif d’artisants bretons (entreprises de moins de 10 salariés). 2.500 entreprises (sur 44.700 entreprises artisanales en Bretagne) ont été interrogées par téléphone en juin 2006 par la société Polygone. L’échantillon est représentatif selon la méthode des quotas suivant le secteur, l’ancienneté et la taille de l’entreprise et le sexe et la tranche d’âge de l’artisan.
Dans la première partie de cet article, nous présentons l’enquête et les typologies des entreprises que nous avons obtenues. Dans une seconde partie, nous proposerons une analyse théoriques des résultats obtenus que nous testerons, dans un modèle économétrique.