"Comment l’art déjoue les frontières invisibles"
organisée par l’équipe "Arts : pratiques et poétiques"
Lundi 23 avril 2012
Amphi B019
Université Rennes 2 - Campus Villejean
Accueil : 9h-9h30
Cette journée d’étude s’articulera autour de l’intervention de l’artiste Britannique Tim Knowles (http://www.timknowles.co.uk/) qui présentera notamment son projet « Post Box » (http://www.e3-hs9.com/w). Cette oeuvre d’art postal se joue des frontières physiques en révélant le monde invisible du transport d’un colis. Cette expérience postale, par le biais d’un appareil photographique numérique et d’un enregistreur audio, capture au fil de l’acheminement du dispositif transfrontalier, un certain nombre d’images hasardeuses, parfois même abstraites. L’artiste donne ainsi des yeux et une voix à un objet de prime abord sans vie. Dans son travail Tim Knowles compose des oeuvres en équilibre entre le hasard et la programmation. Il met en place des dispositifs qui dirigent ses choix mais sur lesquels son contrôle est limité et qui en viennent à déterminer l’apparence de l’oeuvre finale en rendant visibles des événements habituellement imperceptibles.
Questionner la notion de frontières dans son rapport au numérique c’est, d’une part, au sens premier du terme, définir les limites physiques d’un territoire et c’est, d’autre part, étudier un usage étendu de ce terme, plus général et symbolique, de limite et de séparation. En discutant la notion de frontière cette journée d’étude souhaite interroger la création artistique contemporaine dans sa relation aux systèmes techniciens qui structurent et organisent nos sociétés. Dans le domaine artistique, la thématique des frontières nous donne à voir et à pratiquer des propos artistiques engagés, parfois partisans ou militants. Les oeuvres qui nous intéresseront invitent à une réflexion qui favorise une posture citoyenne et évitent la surenchère et le déballage technique. Les techniques du numérique qu’elles soient celles des réseaux, de la domotique, de la géolocalisation, de la biométrie sont ici questionnées dans leurs capacités à dépasser ces notions de frontières. Les rendent elles obsolètes, caduques ou inadaptées afin d’envisager les enjeux créatifs d’avenir ? Au travers de telles notions ces techniques invitent à réfléchir leurs ambivalences, inscrites quelles sont dans des systèmes impliquant des enjeux liés à la sécurité, au confort, au contrôle et à la liberté individuelle. Les frontières, bien au delà de la simple acception géographique et géopolitique, se situent alors sur le terrain du lien social et du respect de la vie privée, des libertés individuelles et collectives, ou encore de l’éthique, etc.