Le projet portera sur la pratique musicale. Si celle-ci engage un investissement singulier (corporel, émotionnel, conceptuel et spirituel), elle révèle également, pour qui l’observe, des indices symboliques civilisationnels importants liés au code, au langage, à l’écriture, à la technique. Or, ayant posé une première hypothèse quant à la disparition programmée de l’éducation musicale (au sens strictement historique et institutionnel) nous nous intéressons à l’infléchissement des pratiques musicales sous l’angle de ses usages numériques dans l’institution scolaire française. Le projet permettra d’observer ces transformations au sein des filières de relégation scolaire (sections d’enseignement général et professionnel adapté : SEGPA) en « collèges connectés ». Dans cette disposition, le projet amènera à examiner sous quelles conditions les technologies numériques musicales et sonores (objets, réseaux, méthodes et instruments) peuvent devenir génératrices de pôles de créativité, en termes de transmission. Simultanément, le projet permettra de vérifier - au sein de cette catégorie socio-scolaire défavorisée - si ces conditions peuvent mettre en évidence un « pouvoir d’agir » particulier, lié à des pratiques de transmission et d’apprentissage musicaux ainsi re-connectés à différentes cultures musicales numériques majeures.