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Les plateformes numériques de gestion des absences des soignants : flexibilité versus sécurité ou ubérisation du métier ?
Responsable du projet :
Les usages du numérique transforment les organisations et les conditions de travail. Les plateformes qui croisent les besoins des entreprises et ceux des salariés sont en plein essor. Cette étude a pour objectif précis d’étudier les plateformes de gestion des absences. Il s’agit d’analyser leur écosystème, leur marché et leur mode de fonctionnement. Il s’agit également d’étudier leurs effets sur les comportements organisationnels et individuels. Ce projet s’intéresse particulièrement au secteur de la santé. Il consiste à vérifier un certain nombre d’hypothèses rapportées par les premiers témoignages. Ces nouveaux usages de mises en relations d’offres et de demandes de temps de travail chez les infirmières conduiraient certaines personnes à réaliser davantage d’heures supplémentaires, d’autres à trouver plus intéressant de travailler à temps partiel afin de bénéficier de davantage de souplesse dans leur emploi du temps, d’une meilleure rémunération, d’un temps de travail choisi et d’une meilleure conciliation vie personnelle et professionnelle. Mais derrière ces avantages autour de la liberté, de la flexibilité, du gain financier et de l’ouverture du marché du travail des soignants, apparaissent également des questions relatives à une éventuelle ubérisation du secteur avec une moindre appartenance institutionnelle, un éclatement du collectif, une fragilisation de l’état de santé et des conditions de travail pour le salarié. Par ailleurs, du côté de la structure, cette étude cherche à établir les effets en termes d’efficacité, d’efficience mais aussi de turn-over, de moindre cohésion des équipes et de possible perte de compétences spécifiques.
Cette recherche s’appuie sur une équipe qui réunit des chercheurs de 2 universités bretonnes, dans une approche interdisciplinaire. Juriste, économiste, sociologue et gestionnaires coopèrent pour aborder les différentes problématiques qui émergent autour des nouveaux usages du numérique au travail. Jeunes docteurs et chercheurs expérimentés participent à cette étude sur les pratiques innovantes au travail, en vigueur dans un secteur de la santé en mutation.